Si les formations de l’inconscient font consister « une sexualité de métaphore, métonymique à souhait[1] », recouvrant par le fantasme, le réel du non-rapport sexuel et faisant croire à La femme qui n’existe pas, Lacan, recourant aux impasses de la logique, trouvera, pour la psychanalyse, une issue au-delà des fictions soutenues par les semblants, afin de « faire fixion autre du réel[2] ».
Ce recours implique l’écriture, celle dont se soutient le discours scientifique où le maniement de la lettre fait usage du signifiant, « coupé de la signification[3] ».
Ainsi aboutira-t-il à l’écriture des formules de la sexuation, distinguant deux modalités de jouissance relatives aux modes d’inscription du sujet vis-à-vis de la fonction phallique. La jouissance de la part dite femme n’étant pas toute phallique, est dite « supplémentaire », voire « en plus[4] », et s’avère « jouissance du corps[5] ». Cette jouissance qu’elle éprouve, mais dont elle ne sait rien, nous mène « sur la voie de l’ex-sistence[6] », c’est-à-dire du réel. Pour cette raison, Lacan choisira de l’« aborder par la voie logique, parce que jusqu’à nouvel ordre, il n’y en a pas d’autre[7] ».
[1]. Lacan J., « L’étourdit », Autres écrits, Paris, Seuil, 2001, p. 478.
[2]. Ibid., p. 479.
[3]. Miller J.-A., « L’Un est lettre », La Cause du désir, no 107, mars 2021, p. 29.
[4]. Lacan J., Le Séminaire, livre xx, Encore, texte établi par J.-A. Miller, Paris, Seuil, 1975, p. 69.
[5]. Ibid.
[6]. Ibid, p. 71.
[7]. Ibid., p. 69.