Dans son texte « Propos directifs pour un Congrès sur la sexualité féminine », Lacan distingue deux modalités de l’amour pour l’objet : la forme érotomaniaque et la forme fétichiste. Il en fait un programme, celui d’« en retrouver les saillants dans le vécu le plus commun[1] ».

Côté femme, prévaut la forme érotomaniaque, une manie de l’amour en somme… Mais bien évidemment, comme les femmes sont aussi des hommes comme les autres – en ce sens qu’elles sont des corps parlants –, elles pratiquent aussi la forme fétichiste, cette passion déclenchée par un détail dans l’autre qui, tenant au fantasme, captive tout parlêtre

L’amour, à commencer par l’amour de soi, vient donc souvent pour elles voiler, ou même parfois annuler, le désir, cette puissance que rien pourtant ne semble pouvoir arrêter, pas même les liens de l’amour, aussi exquis et cruels à la fois soient-ils.


[1]. Lacan J., « Propos directifs pour un Congrès sur la sexualité féminine », Écrits, Paris, Seuil, 1966, p. 733.