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El Humor de las mujeres a debate

Recientemente una noticia en El País ha vuelto a poner a debate en la opinión pública el humor hecho por mujeres, en especial sobre las mujeres humoristas. La directora y el gerente de uno de los principales Stand Up de Madrid han justificado su programación (en la que hay una flagrante desproporción entre humoristas hombres y mujeres) con un argumento de peso económico: “ las humoristas venden menos y no provocan tantas risas” y ello porque, afirman, “el nivel de las mujeres es más bajo para hacer humor”.

La respuesta de las mujeres concernidas no se ha hecho esperar. Algunas recuerdan su singularidad y rechazan ser incluidas en la denominación “Humor femenino”. El debate se expande por las redes sociales y en distintos artículos. De hecho, las mujeres humoristas tienen un amplio público y crean tendencia1 ¿Porqué la cuestión del humor femenino persiste en estos términos?2 ¿Hacer reír banalizaría la discriminación y la igualdad de derechos o la denuncia de las violencias que sufren las mujeres? O ¿Hay algo en el hecho de hacer reír que no correspondería con el goce femenino?

Es interesante constatar que si durante los pasados decenios las mujeres usaban lo cómico del Payaso, estos últimos años, las que triunfan en los Stand Up, usan más la ironía. Ellas se presentan sin renunciar, esconder o matizar, la versión de mujeres que son y sin el tabú a los temas “propiamente femeninos” como lo habían sido la menstruación, la maternidad, las relaciones sexuales, el amor romántico, sus cuerpos. Pueden ser pues graciosas, inteligentes, bellas, agresivas, cultas, emotivas, reivindicativas, provocativas… 

El humor permite justamente hablar de lo que no se debería hablar. Como Freud lo aisló, el chiste, Witz, produce la liberación de una satisfacción al saltarse la censura. El humor propiamente dicho, el que recurre a la ironía, introduce un ”sentimiento particularmente liberador y exaltante”, como él mismo dijo3 El superyó parece decir “¡Mira, he ahí ese mundo que parecía tan peligroso! No es más que un juego de niños, bueno apenas para tomarlo en broma”. ¡Esa es la dignidad del humor!

1 Lucía Lijtmaer, ”Com acabar amb l’humor de les dones”. Comisaria de Princesas y Dark Vaders, con Isa Calderón, produce Deforme semanal y el Podcast Deforme semanal idea total. Andrés Barda, La risa canibal : Humor pensamiento cínico y poder, Alpha Decay Colecci, 2016.

2 En 2007, el magazine Vanity Fair provocó un gran debate al publicar el articulo de Christopher Hitchens intitulado « Why Women aren’t funny » .

3 Freud S., El Humor (1927)

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L’humour des femmes en débat

Une nouvelle parue dans El País a récemment attiré l’attention de l’opinion publique sur l’humour des femmes, et plus spécialement sur les femmes humoristes. Le directeur de l’une des principales salles de Stand-up de Madrid a en effet justifié sa programmation (où apparait une disproportion flagrante entre les humoristes hommes et femmes) en s’appuyant sur un argument économique de poids : « les humoristes femmes se vendent moins et ne provoquent pas autant de rires » que les hommes, et cela parce que « le niveau d’humour des femmes est plus bas » que celui des hommes.

La réponse des femmes en question ne s’est pas faite attendre. Certaines rappellent leur singularité et refusent de se voir incluses dans « l’humour féminin ». Vite le débat se poursuit sur les réseaux sociaux et diverses tribunes. De fait, les femmes humoristes sont suivies par beaucoup des jeunes et créent des tendances[1]. Pourquoi la question de l’humour féminin persiste-t-elle à se poser dans ces conditions[2] ? Le rire banaliserait-il des sujets aussi sérieux que la discrimination et l’égalité des droits ou la dénonciation des violences faites aux femmes ? Ou y a-t-il quelque chose dans le fait de faire rire qui ne correspondrait pas à la jouissance féminine ?

Il est intéressant de constater que si durant les décennies passées, les femmes en passaient souvent par le comique du clown, ces dernières années, celles qui réussissent dans le Stand up ont plutôt recourt à l’ironie. Elles se présentent par ailleurs sans renier, cacher ou nuancer leur version de la femme, et sans tabou sur les sujets proprement « féminins », tels que les menstruations, la maternité, les relations sexuelles, l’amour romantique, leur corps… Elles se présentent drôles, intelligentes, belles, agressives, cultivées, émotives, vindicatives, provocatrices…

L’humour semble justement permettre d’aborder ce dont il ne faudrait pas parler. Comme Freud le notait en effet, l’esprit, le Witz, produit la libération d’une satisfaction en contournant la censure. Quant à l’humour proprement dit, celui qui recourt à l’ironie, n’introduit-il pas « un sentiment particulièrement libérateur et exaltant »[3], comme le notait le même Freud ? Le surmoi semble y dire : « Regarde, le voilà donc le monde qui a l’air si dangereux. Un jeu d’enfant, tout juste bon à ce qu’on en plaisante ». Là est la dignité de l’humour !


[1]  Lucía Lijtmaer, «Com acabar amb l’humor de les dones. Commissaire de Princesas y Dark Vaders, avec Isa Calderón, elle produit l’émission Deforme Semanal et le podcast Deforme Semanal idea Total. Andrés Barba, La risa canibal :Humor pensamiento cínico y poder., Alpha Decay, 2016.

[2] En 2007, le magazine Vanity Fair a fait grand bruit en publiant un article de Christopher Hitchens intitulé « Why Women aren’t funny »

[3] Freud S., Le Mot d’esprit et ses relations à l’inconscient (1927)

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